Accueil Actualités Union du Maghreb Arabe : Des changements en perspective ?

Union du Maghreb Arabe : Des changements en perspective ?

Fondée le 17 février 1989, l’Union du Maghreb arabe (UMA)  manque toujours de visibilité et d’actions communes. Plus d’une trentaine d’années après, cette institution a échoué dans la mise en œuvre des objectifs tracés, dont notamment la réalisation progressive de la libre circulation des marchandises  et des capitaux entre les Etats membres, l’adoption d’une politique commune dans tous les domaines et la création d’une zone de libre-échange avec le démantèlement de l’ensemble des obstacles tarifaires et non tarifaires au commerce et la mise en place d’un marché commun  appelé à consacrer l’intégration des économies maghrébines.

Le traité instituant l’UMA a été signé par les cinq chefs d’Etats à Marrakech (Maroc) dont quatre ne sont plus de ce monde, à savoir le Roi Hassan II (Maroc), les présidents Zine El Abidine Ben Ali (Tunisie), Chadli Ben Jedid (Algérie), le Colonel Mouammar Kadhafi (Libye). Quant au Colonel Mouaouia Ould Sidi Ahmed Taya, ancien président de la république islamique de Mauritanie, il a dû quitter le pouvoir en août 2005 suite à un putsch.

Qualifiés pourtant d’autoritaires à cette époque, ces dirigeants avaient exprimé «leur sincère détermination à œuvrer pour l’union du Maghreb arabe». Un accord qui s’apparente plutôt à une piètre manœuvre dilatoire rien de plus puisqu’au bout du compte, on n’avait droit qu’à des propositions relatives au développement du système de l’UMA et l’amélioration de son efficacité. L’institution en question n’a fait que du surplace. Quelques sommets ont été tenus suite à sa création et plus précisément au début des années 90 à Tunis, Alger, Casablanca, Nouakchott, puis l’UMA a sombré dans l’immobilisme. Depuis, elle n’a pu tenir aucun sommet et le parachèvement de ses structures n’a pu être accompagné d’actions concrètes en raison d’autres défis qui se profilaient à l’horizon et un sombre bilan sur le plan des relations entre  l’Algérie et le Maroc en raison de l’épineux problème du Sahara Occidental.

Ceci sans négliger l’entrée de certains pays en pleines zones de turbulences. Intervenant sur les ondes d’une radio privée en janvier 2018, le secrétaire général de l’UMA, Taïeb Baccouch, avait  jeté une lumière crue sur la situation sur le plan de la coopération économique intermaghrébine en dévoilant que « le taux des échanges commerciaux entre les pays du Maghreb ne dépasse pas les 5% ».

Aux clivages politiques, d’autres défis sont venus compliquer aujourd’hui encore plus la donne  à cause de la situation  chaotique qui prévaut en Libye. Le risque d’embrasement dans la région de l’UMA est à craindre en raison des enjeux géostratégiques et des ambitions  hégémoniques de la Turquie qui ne sont plus un secret pour personne.

Au niveau du secrétariat général de l’UMA, une nouvelle nomination  n’est pas à exclure dans les jours qui viennent. On parle de Mongi Hamdi en remplacement de l’actuel SG Taïeb Baccouch qui fut nommée à ce poste en 2016. Expert onusien de renommé internationale, Mongi Hamdi figure indépendante,  avait occupé plusieurs fonctions à New York et à Genève. Il a aussi été ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement Mehdi Jomaâ. Son nom figurait parmi les candidats à la primature.

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